Le roi est mort, vive le roi

2048x1536-fit_hommage-royalistes-louis-xvi-paris-21012016Les rayons du soleil frappent la statue de Reims, ce jeudi matin, place de la Concorde à Paris (8e arrondissement). Plus bas, les fleurs de lys commencent à pousser. L’emblème de la royauté française est de mise en ce 21 janvier. Il y a 223 ans, jour pour jour, le dernier roi de l’Ancien régime était guillotiné.
Quelques personnes installent une banderole : « Hommage à Louis XVI, mort ici pour Dieu, la France, et son peuple. » Chaque année, des royalistes de tout horizon se rassemblent pour le célébrer. Parmi la centaine de manifestants, Robert de Prévoisin, secrétaire général de l’Alliance royale. « C’est important pour nous d’être là ensemble pour se recueillir. Il y a beaucoup d’émotion. » A 10h22, heure précise à laquelle le couperet tombait deux siècles plus tôt, le retraité rejoint un groupe pour déposer une gerbe de fleurs sur le bitume. C’est le silence.
Dans la foule, Sabine « J’affiche mes couleurs », sourit-elle. « Le roi est la meilleure solution pour la France. Il tient son pouvoir de Dieu, il n’a pas besoin de faire campagne pour finir par ne pas tenir ses engagements. » Au micro, un homme fait la lecture du testament du roi défunt. La foule reprend ensuite des chansons royales. Les larmes mouillent quelques visages. Des « Vive le roi ! » ponctuent la fin de chaque intervention.
« La monarchie est l’avenir de la France plutôt que son passé »
« La France a perdu son père en assassinant son roi. Depuis, le pays fait face à de catastrophiques problèmes économiques et sociaux. La République est à bout de souffle. La monarchie est l’avenir de la France plutôt que son passé », assure Robert de Prévoisin. Pour renverser la République, l’Alliance royale présente régulièrement des candidats aux élections.
« Les royalistes ont fait la politique de la chaise vide trop longtemps. Nous n’existons plus. Seul un roi pourrait de nouveau rassembler les Français », justifie-t-il. Pourtant, au sein même des royalistes, l’union n’est pas de mise. Orléanistes, légitimistes, partisans d’une monarchie constitutionnelle ou absolue… L’héritage se fragmente.002[1]
Les royalistes se retrouvent sur des combats politiques (opposition au mariage gay), ou autour de valeurs communes : famille traditionnelle, catholicisme, nationalisme. « Je suis contre la double nationalité. Etre Français, ça se mérite. Il faut en avoir vraiment envie. Sur ces questions, Philippe de Villiers rejoint nos idées», assure le secrétaire de l’Alliance royale.
« Il faut affaiblir l’ennemi, lui porter des coups en pénétrant le peuple »
Dans l’Assemblée, quelques jeunes. Olivier, Geoffroy, et Hugues ont la vingtaine. « Nous n’oublions pas qui on était avant la République. C’est la royauté qui a fait notre famille », lance l’un d’eux. La fratrie était de la Manif pour tous et indique voter pour le Front national.
« On ne peut pas voter pour Les Républicains, rien que pour leur nom », sourit un autre. « Le roi n’était pas seulement un chef d’Etat, c’est un saint qui obéit aux commandements de Dieu. La notion de religion est très importante pour nous, d’autant que la République renie les origines chrétiennes de la France. » Son frère ajoute : « La laïcité est une connerie. »
Un vieil homme les interpelle. « Vous parlez du passé. Il faut penser à l’avenir et se donner les moyens d’un retour du roi », lance-t-il. « Il faut affaiblir l’ennemi, lui porter des coups en pénétrant le peuple, autour de 4 thématiques : entreprises, école, famille et mondialisme. Avant de lui porter le coup fatal », assure-t-il. Son discours laisse les jeunes royalistes circonspects. Un bruit de sirène retentit. « Ils nous emmerdent avec leur police républicaine ! »

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