Du conflit à la guerre

Editorial du 27/6/2020

Comme nous l’a montré la pandémie du covid-19, aucun fléau n’est à exclure dans une projection de notre pays vers le futur. La vision stratégique de la France à venir ne peut s’affranchir des hypothèses de bon sens, même si elles ne sont pas optimistes. Notre histoire nous permet de recenser raisonnablement les calamités possibles et, dans la mesure où nous nous préparons au pire, de les amoindrir en anticipant. Même si ce n’est pas exhaustif, les plaies du jour sont : la famine, l’invasion, la guerre, l’épidémie, le changement climatique, la catastrophe naturelle et la dictature.

Nous pourrions les aborder tour à tour. Aucune éventualité ou probabilité n’est à négliger. Il existe un point commun entre toutes ces calamités, c’est que leur développement et leur potentiel de nuisance dépendra du degré de préparation de la France pour y résister. La capacité de réponse pour amoindrir, neutraliser ou contenir l’agression humaine ou naturelle ne peut s’exercer sans une anticipation réfléchie et sérieuse. Préparons-nous par une prévision stratégique au choc du fléau. Sommes-nous prêts à répondre à l’agression ? En avons-nous les moyens ? Quelle méthode choisir pour être le plus sûr possible de vaincre rapidement et en évitant les heurs et malheurs. L’évolution du monde s’accélère. Quelques États préparent le pire, d’autres encore s’apprêtent à y répondre, certains refusent de l’envisager. La réponse est : travail de Roi. Elle ne peut se situer que dans l’intérêt commun et en dehors de toute vision sectaire et doctrinaire.

Un conflit armé entre pays n’est plus à écarter. Le navire militaire « Courbet » a subi, le 10 juin dernier, une agression volontaire de la Turquie contre la France. Plusieurs frégates turques ont « accroché » le bateau de la Marine nationale avec leurs radars de conduite de tir. Cet acte d’une extrême agressivité est indigne d’un allié. Le choix de la France de ne pas répondre en refusant de répliquer par la défense légitime renforce le sentiment de puissance des Ottomans. La lâcheté républicaine ne fait que reculer l’échéance et conforte la Turquie dans son mépris de ses alliés de l’OTAN. Nous devons en plus déplorer que seuls 8 membres sur 30 de l’Alliance atlantique soutiennent la France. Que faisons-nous dans une alliance qui n’a plus sa raison d’exister depuis les années quatre-vingt-dix ? Que faisons-nous dans une alliance où les trois-quarts des pays nous tournent le dos alors que nous sommes sur site pour faire appliquer une décision internationale ?

En toute légalité la France met en œuvre la résolution de l’ONU d’imposer un embargo sur les armes en Libye. L’affrontement entre les deux factions libyennes est devenu un conflit par procuration entre plusieurs pays. C’est une partition où chacun veut exploiter la manne énergétique. L’enjeu, ce sont les ressources gazières et pétrolières entre la Libye et la Crête. La Turquie a arraché un accord à la faction des Frères musulmans de Tripoli pour exploiter les gisements au large de la Libye. La Grèce et Chypre ont vivement protesté. La Russie soutient un parti, la Turquie un autre… Les pays européens sont divisés. La France n’a pas de politique cohérente. Ankara installe une base aérienne militaire permanente sur place à Watiya, menace de rouvrir les vannes de l’immigration par la mer Égée contre la Grèce et l’Europe. Elle se prépare à un conflit contre ses alliés. Elle a acheté des armes incompatibles avec celles des membres de l’OTAN. En mettant l’Europe devant le fait accompli, elle se place en situation de force pour négocier. En plus, comme la Libye est la porte d’entrée des migrants africains, la Turquie opposera un chantage à la migration qui risque de mettre l’Europe à genoux et particulièrement l’Italie et la France. Cette arme, car l’immigration est une arme, viendra ensuite de l’intérieur se battre contre les peuples européens. Arrêtons d’être dupes : les principes humanitaires sont des armes politiques utilisés contre nous et qui contribueront à notre perte.

Quoi qu’il en soit, la véritable action humanitaire, c’est d’aider nos frères humains dans la détresse… chez eux.

Notre défense est à réinventer. Une composante incontournable aujourd’hui, c’est l’information ; la désinformation s’avère une arme surpuissante. Les pays à éthique sont disqualifiés. La modernisation de nos moyens de lutte est indispensable pour résister ; le refus de céder au chantage quel qu’en soit le prix est seul garant de notre indépendance. Les républicains sont emmurés dans des règles doctrinaires et partisanes. Faire la guerre, même en respectant les accords internationaux, est dérogatoire du droit commun. Nos équipements stratégiques devraient êtres sécurisés. Nous ne devrions dépendre d’aucune puissance étrangère pour nous approvisionner en armement, en nourriture, en matériel militaire ou médical, en pièces de rechange, en énergie… Arrêter de lutter contre un fléau par l’impossibilité de s’approvisionner est le pire des scénarios. Cette défaite programmée serait la cause de très nombreux morts parmi nos compatriotes ; elle provoquerait la pauvreté, la misère, la famine… voire la réduction à l’esclavage en cas d’occupation de la France par des puissances étrangères. Nous ne pouvons plus continuer de vivre avec un régime politique qui ne nous protège pas, mène une politique en dépit du bon sens et n’œuvre pas au bien commun.

Seul un Roi peut nous défendre et nous sauver dans les temps à venir. Du fait de son indépendance (il ne doit le pouvoir à personne), il n’est pas doctrinaire et partisan. Il se préoccupe de ses compatriotes, de leur dignité et de leur bien-être. Il place le bon sens et le service du bien commun au centre de ses décisions. La justice pénale et sociale est sa priorité. La défense raisonnée son exigence.

Monseigneur, la France a besoin de vous. La France vous réclame. La France vous attend. Les Français vous aiment déjà. Car avec vous… Ensemble… La France.

Olivier Leconte, Délégué général de l’Alliance royale