Editorial du 13/2/2021
Il est difficile de parler sereinement de l’immigration. Pour certains, elle est une « chance pour la France ». Les immigrés, souvent jeunes, viennent compenser le vieillissement de la population. Ils redynamisent notre pays. Pour d’autres l’immigration est une charge importante que nous ne pouvons plus supporter compte tenu des difficultés sociales, économiques, sécuritaires de notre pays.
On se souvient du fameux rapport Milloz (rédigé par Pierre Milloz, haut fonctionnaire) sur le coût de l’immigration, diffusé en 1990 par le Front National. Le document fut contesté. Pourtant chiffrer l’immigration permet d’analyser, d’argumenter, de réfléchir à partir de données concrètes au problème.
Jean-Paul Gourévitch dans Les migrations (collection Pour les nuls, First Éditions) paru en 2014, tente lui aussi une approche chiffrée. Si l’immigration légale rapporte (cotisations, TVA, impôts…) 83,4 milliards, elle coûte, selon lui, 89 milliards (structures, sécurité, charges éducatives…). On a donc au moins un déséquilibre de 5,6 milliards. Si l’on ajoute les coûts résultant de l’immigration irrégulière, qui sont de 3,3 milliards, on arrive à 8,9 milliards par an. La balance est donc déficitaire.
Conclusion : l’immigration coûte plus à la France qu’elle ne lui rapporte. Il y aura toujours quelqu’un pour contester l’opération mais on voit bien, cependant, que partout les déficits se creusent. Certes les immigrés ne sont pas responsables – ce sont nos dirigeants qui le sont – mais leur prise en charge a un coût.
De plus, l’immigration est surtout un drame humain pour les immigrés, qui ont quitté leur pays et leur famille dans des conditions parfois périlleuses, mais aussi pour la France où le « vivre ensemble » est de plus en plus difficile et où le communautarisme se développe.
On peut aussi se demander quelle détresse pousse des hommes célibataires, en très grande majorité, à quitter leur famille et leur patrie plutôt que d’y rester pour les défendre ?
Régis Arnaud