La bourse et la vie

La lente agonie de GM&S, deuxième employeur de la Creuse, dans le spectacle et la douleur, est le résultat de la lamentable gestion d’un conflit. Il faut évidemment s’interroger sur les causes qui ont conduit à cette situation, mais le plus urgent est de mettre en œuvre des solutions consensuelles permettant de surmonter les difficultés, pour remettre l’entreprise en ordre de marche et de façon pérenne.

Tout laisse à croire que certains extrémistes préfèrent négocier des primes de licenciement au plus haut niveau, plutôt que d’assurer la continuité, nonobstant certaines concessions. Il s’agit d’une solution irréversible, à effet immédiat et de très courte durée, tellement plus médiatique – C’est la bourse, mais pas la vie.

L’entreprise est en difficulté, et pour la sauver, certains salariés préconisent mettre le feu et faire exploser les bâtiments, après avoir neutralisé les moyens de production; à cela , il suffit de manœuvrer pour pénaliser voire intimider les clients, et toutes les conditions sont réunies pour attirer les éventuels investisseurs, et multiplier les commandes. Ils suffit d’analyser les résultats de précédents conflits gérés avec la même logique pour s’en convaincre. Que de batailles perdues alors qu’il n’y a même pas d’ennemis !

Porter l’estocade à un blessé à terre, ne l’a jamais fait revivre.

Dans le même temps, cinq cents emplois étaient menacés dans une entreprise du nord de la France, sans actions spectaculaires, et fort heureusement dans l’indifférence des médias. L’entreprise vient de trouver un repreneur qui conserve 95% de l’effectif ; les salariés très soulagés à la veille des vacances, s’engagent à prouver à leur nouveau patron, qu’il a fait le bon choix.

Cette conclusion est celle qui résulte de la considération des intérêts fondamentaux.

Quod erat demonstrandum.

Philippe Nourrisson