La France en voie du déclassement ?

Editorial du 26/4/2020

La France est sur une mauvaise pente. Elle s’enfonce de plus en plus. Si elle n’est pas encore un pays en voie de sous-développement, elle a perdu sa grandeur. Certes, elle peut encore faire illusion sur la scène internationale mais son niveau d’endettement, sa fragilité et sa dépendance l’entraîne sur une pente qui risque, à plus ou moins long terme, de lui être fatale.

Cette situation n’est pas récente. Depuis longtemps la France est dépendante. On se souvient des survêtements de l’armée fabriqués à l’île Maurice et des treillis provenant du Maroc par souci d’économie. Plus grave, les catapultes du Charles-de-Gaulle sont de fabrication américaine. Une puissance étrangère, certes amie, peut donc immobiliser notre porte-avion si elle le souhaite en ne livrant pas les pièces nécessaires. Le fusil désormais en dotation dans les armées est le HK416 F de fabrication allemande, il vient remplacer le FAMAS, arme bien française mais vieillissante. Là encore nous sommes dépendants.

La crise sanitaire actuelle a été révélatrice de notre déclassement. Incapacité des autorités à fournir des masques : nous dépendons des livraisons d’entreprises chinoises. Nous en sommes réduits au système D, à fournir des tutoriels pour que les Français se fabriquent eux-mêmes leurs masques avec du tissu. Manque de respirateurs dans les hôpitaux. Des PME tentent de bricoler des machines à bas coût pour répondre à l’urgence. On en vient même à transformer un masque de plongée en masque respiratoire (comme en Italie).

Hôpitaux en crise, où l’on peine à avoir 10 000 lits en réanimation quand l’Allemagne en a 20 000. Les économies, les fermetures de services, d’établissements en sont la cause, aucune anticipation, aucune marge de manœuvre tant notre situation est délicate depuis des années.

Bref la France devient le pays de la débrouille. L’instabilité politique en est certainement l’une des causes. Un président souvent mal élu tous les cinq ans, des gouvernements et des majorités qui changent. Le pouvoir n’est plus responsable puisque les décisions d’aujourd’hui ne seront pas assumées par ceux qui les ont prises.

Pour retrouver de la stabilité et par conséquent de la grandeur, un nouveau régime doit voir le jour. Notre pays doit cesser de s’enfoncer dans le chaos. Le roi vite !

Régis Arnaud