La maladie à coronavirus 2019. Faut-il remettre en cause nos modes de vie ?

Editorial du 16/3/2020

La maladie à coronavirus 2019 (abrégée en COVID-19) a provoqué une pandémie qui frappe actuellement l’Europe et la Chine, plus particulièrement. Elle nous oblige à remettre en cause un certain nombre de nos comportements et de nos habitudes de vie. Elle remet également en cause le modèle économique et le modèle politique, à l’origine de décisions se révélant désastreuses pour notre pays.

Nos comportements

La familiarité est devenue une obligation pour celui qui veut réussir. Cette familiarité devenue excessive, touche tous les milieux sociaux et tous nos milieux de vie. Cette pandémie nous invite donc à revenir à des rapports humains plus réservés dans l’intérêt de tous.

Ainsi, Monsieur Macron a pris la décision de fermer pendant deux semaines les lycées ainsi que les écoles. S’il y a un lieu où tout le monde s’embrasse sans réserve est bien le milieu scolaire. Or, la fermeture des établissements scolaires a poussé nos étudiants à se retrouver dans les bars, avant l’annonce de leur fermeture ; il aurait été préférable d’inviter nos étudiants à changer de comportements.

De toute façon, une réflexion doit être menée sur l’intérêt de certaines pratiques devenues obligatoires du fait d’un consensus général. Cela démontre à l’évidence que le consensus, s’il n’est pas fondé sur le roc, peut nous mener dans le mur.

Notre modèle économique et politique

L’abandon de notre souveraineté dans le domaine politique, qui s’est traduit par la disparition de nos frontières et l’ouverture au monde, s’avère une erreur fatale. Un exemple récent vient illustrer ce propos. En prospection commerciale à Oyonnax, haut lieu de la plasturgie française, des industriels prennent conscience de l’erreur d’avoir sous-traiter une bonne part de leur production en Asie. Le transfert de compétences s’avère désastreux pour notre économie. La fabrication des colorants en est un exemple criant. Nous avons perdu notre savoir faire dans ce domaine, selon certains témoignages.

La fabrication de nos médicaments par l’Inde, ainsi que par d’autres pays du Sud-Est asiatique, illustre également l’absence de vision à long terme de nos hommes politiques.

Or, la République, parce qu’elle ne raisonne qu’à court terme et qu’en termes de suffrages, est incapable de défendre nos intérêts à long terme. Le Roi, a contrario, parce qu’il n’est pas dans cette logique de conquête et de conservation du pouvoir, peut se projeter dans la durée et défendre au mieux nos intérêts qui se confondent avec les siens.

Consommer localement

Il n’est pas absurde de consommer des produits venant d’outremer, d’Asie, d’Afrique. Mais cette consommation ne doit pas se faire au détriment de nos produits locaux. Cette pandémie nous oblige également à revoir notre modèle de consommation et à privilégier les marchés (si on ne décide pas abusivement de les fermer au profit des grandes surfaces) et nos petits commerces. Les supermarchés et les hypermarchés représentent un risque au regard de la diffusion de la Covid-19.

Il est heureux de voir refleurir dans nos villes des supérettes, des boulangeries et d’autres commerces qui avaient tendance à disparaître.

La Covid-19 est peut-être une chance salutaire pour notre pays. Il est nécessaire de sortir des approches trop idéologiques et de garder nos deux pieds sur terre. Il faut sortir d’un humanisme désincarné pour se rappeler que les frontières ont aussi une raison d’être. Si ces dernières ne peuvent empêcher les microbes de circuler, le contrôle des mouvements aux frontière constitue une réelle sécurité, car ce ne sont pas les microbes qui se déplacent mais les porteurs des virus.

Philippe Lassalle
Secrétaire général de l’Alliance royale