Et si l’égalité était la même pour tous !

L’égalité, érigée en principe par les héros autoproclamés de la révolution et leurs successeurs, fait que 40% des français participent directement aux dépenses nationales, via l’impôt sur le revenu, et bientôt 20% seulement aux dépenses locales par la taxe d’habitation.

Louis XIV aurait dit que cela fait pratiquement 80% d’ingrats et 20% de malheureux.

A vouloir nous convaincre que l’impôt est toujours plus juste et équitable, et que les richesses ainsi collectées sont redistribuées pour le bien commun et par souci d’amoindrir certaines inégalités, le pouvoir et ses médias assujettis prouvent en fait que si tous les Français sont égaux, certains le sont beaucoup plus que d’autres !

Que chacun participe aux dépenses collectives dans une proportion en lien avec ses revenus, s’inscrit dans l’éthique. L’inverse répond à un souci de nivellement par le bas, qui conduit à l’amaigrissement des classes moyennes et donc à la paupérisation de celles dont les revenus sont moindres. La politique de spoliation étatique, suivie depuis des décennies, qui consiste à concentrer la collecte de l’impôt sur une minorité pour la redistribuer dans l’arbitraire au gré des échéances électorales, n’a pas prouvé son efficience, puisque la pauvreté ne régresse pas. C’est même dangereux ; la récente crise financière à confirmer l’impact plus fort de la récession sur les caisses de l’État, lorsque l’impôt est ciblé à l’excès, sans compter que l’amaigrissement des gros fait disparaître les maigres.

Alors, on peut toujours imaginer qu’inverser la vapeur conduira à des effets inverses, et donc positifs. Loin de parodier un célèbre humoriste selon lequel il valait mieux faire payer les pauvres parce qu’ils sont plus nombreux, il faut néanmoins élargir fortement le périmètre de la collecte pour que tous les Français contribuent, même de façon modique voire symbolique. Cela leur fera prendre conscience que rien n’est gratuit, que ce n’est pas l’État qui paie et que tout ce qui est souhaité, doit être financé par les demandeurs. Parions alors qu’il y aura beaucoup moins d’ingrats et moins de frustrés !

Philippe Nourrisson