Les corps sociaux

La refondation politique appelée de tous ses vœux par l’Alliance royale est fondée principalement sur les corps sociaux, par application du principe de subsidiarité.

La démocratie participative repose sur quatre grands corps sociaux :

  • la famille,
  • les métiers,
  • les entreprises,
  • les collectivités locales.

Les corps sociaux traduisent une réalité humaine. C’est dans la société que l’homme développe progressivement sa personnalité. D’où cette tendance à l’association en vue d’atteindre des objectifs qui dépassent les capacités et les moyens dont peuvent disposer les individus.

Ces groupements humains sont constitués soit naturellement, soit par accord délibéré en vue d’atteindre une fin commune aux personnes qui les composent.

Les corps sociaux constituent ce lieu où l’homme se sociabilise dans toutes ses dimensions y compris professionnelles. Le corps social ou corps intermédiaire (intermédiaire entre l’individu et l’Etat) est le maillon indispensable à l’expression de nos libertés. C’est au sein des corps sociaux que notre responsabilité et notre liberté doivent s’exercer. Nous sommes directement responsables de la bonne santé de ceux-ci.

L’histoire de France nous montre l’importance des corps sociaux. En effet, comme l’indiquait un chef d’entreprise, également rédacteur dans le journal « l’Eco austral », il existait un véritable maillage de la société par les corps sociaux dans la France d’Ancien régime, ce qui préservait les sujets du roi des abus des puissants. En effet, par l’intermédiaire des corps sociaux, les Français de façon générale bénéficiaient de privilèges qui constituaient un véritable bouclier face aux abus éventuels du pouvoir.

La famille constitue le corps social de base, puisqu’il est le socle fondateur de notre sociabilité.

Or depuis la Révolution française, voire antérieurement à cette époque, l’Etat n’a eu de cesse de limiter les pouvoirs des corps sociaux, voire de les détruire. La loi Le Chapelier et le décret d’Allarde illustrent cette volonté d’éradiquer ces lieux d’expression de nos libertés en supprimant les corporations.

L’individualisme contemporain s’est développé, pour partie, sur la base de cette haine des corps sociaux. Le but de la Révolution et du régime républicain qui en est l’expression politique est la disparition des corps sociaux pour n’avoir qu’une masse d’individus facilement malléable devant elle. L’individu est de plus en plus seul face à la « toute puissance » de l’Etat républicain. Les projets d’individualisation de l’impôt s’inscrivent dans ce projet totalitaire de faire éclater la cellule familiale, dernier contrefort de la résistance des corps sociaux.

La France a besoin d’une réforme culturelle, civilisationnelle et institutionnelle. Mais comme disait Jacques Trémolet de Villers dans l’art politique Français, « Une nation s’est développée, a construit, a vécu et les membres de cette nation avaient conscience des liens qui faisaient d’eux les membres d’une famille très élargie ». Cette famille très élargie s’est construite sur la base des corps sociaux.

Cette famille très élargie a besoin d’être protégée contre les prédateurs. Le Roi s’inscrit naturellement comme le meilleur rempart et comme le véritable défenseur des corps intermédiaires car il incarne au sens propre la paternité de notre nation.  Seul un Roi, instruit dans cet esprit de paternité, peut contribuer à redresser et sauver notre pays.

Les corps sociaux doivent donc pouvoir s’exprimer librement et défendre leurs intérêts par la désignation de leurs représentants. C’est le fondement de la démocratie participative qui est le seul moyen de défendre nos libertés. Mme Valérie Bugault et M. Jean Rémy, dans un ouvrage tout à fait récent « Du nouvel esprit des lois et de la monnaie », nous rejoignent sur ce point comme condition indispensable pour nous réapproprier notre souveraineté.

Philippe Lassalle