Finiront-ils par brûler les livres?

revolution-internet-telephone-mobile« Il s’est produit dans nos sociétés occidentales, un phénomène unique, une rupture inédite : une génération s’est refusée à transmettre à la suivante ce qu’elle avait à lui donner, l’ensemble du savoir, des repères, de l’expérience humaine immémoriale qui constituait son héritage ».
Ce constat tiré par Fr. X. Bellamy est cruel. Il indique à juste titre une volonté, un refus de transmettre, je dirais presque : un volontarisme politique qui aboutit  à une situation d’échec. La réforme orchestrée par Mme Najat-Belkacem est l’occasion de revenir sur le bilan de l’Education nationale. Beaucoup (dont d’anciens ministres de l’Education natioale) dénoncent l’échec de l’école et mettent en cause la rupture de Mai 1968. C’est un peu court.
Parce que , contrairement aux apparences, il ne s’agit aucunement d’une faillite mais au contraire d’une victoire, d’un triomphe post mortem des préceptes de tous ces philosophes des « Lumières » qui, repris inlassablement par les ministres républicains ont abouti à la situation actuelle
« Rousseau fixe pour modèle, quant à lui, un homme qui reste toujours un enfant, qui ne deviendra jamais savant, un homme qui pourrait conserver toute sa vie la plus grande proximité avec son état naturel »° . Le pédagogisme actuel ne dit pas autre chose et l’illusion numérique est l’auxiliaire de ce dogme : l’enfant ne doit plus s’embarrasser d’un bagage culturel qu’il trouve désormais à portée de souris sur Internet. Alors l’enfant doit devenir son propre maître, le constructeur de son propre savoir et donc s’émanciper de l’héritage. Cela revient à se priver de la richesse de toute une tradition, trésor amassé depuis l’Antiquité.
Et c’est bien la république, héritière de la révolution qui s’est bâtie dans le sang sur le socle des Lumières qui met en œuvre, patiemment les préceptes de Rousseau
La monarchie qui est un régime qui s’appuie sur la tradition a toujours refusé l’héritage des Lumières. Elle encourage au contraire le mérite par des écoles d’excellence pour tous. Nous devons écarter ces hommes politiques formatés par une idéologie de l’émancipation à tout prix, qui veulent faire de l’homme , par le biais de l’école, un individu étranger à sa propre culture, revenu à l’état de nature. Car nous finirons par brûler les livres, et ce sera le retour à la barbarie !

« Les déshérités » de Fr. X. Bellamy