Les « gilets jaunes »

– 13/1/2019 –

Le mouvement des gilets jaunes est une révolte spontanée du peuple, que ni les syndicats ni les partis politiques n’ont réussi à récupérer jusqu’à présent. C’est qu’il ne s’agit pas d’une contestation catégorielle, comme ils en ont l’habitude… il s’agit de quelque chose de plus profond : « la lutte du peuple contre sa destruction programmée », comme l’explique le philosophe Vincent Coussedière (entretien dans Valeurs actuelles du 6/12/2018) : ce « populisme du peuple » est une « révolte contre la destruction des conditions qui rendent la politique possible. (…) contre l’impossibilité qui nous est faite de constituer encore un peuple ».

Les « gilets jaunes » se souviennent que :

  • le vote du peuple français au référendum de 2005 a été méprisé ;
  • les millions de personnes de « la Manif pour tous » qui ont défilé pacifiquement n’ont pas été entendus ;
  • la politique des différents gouvernements de gauche et de droite est toujours la même (plus d’impôts, plus d’Europe, plus de concurrence inégale avec les pays émergents, plus de chômage et plus d’impôts pour nourrir un Etat-providence qui favorise les immigrés au détriment de la France périphérique) ;
  • les élections législatives qui n’envoient que 24 députés de la France insoumise et du Rassemblement national alors que leurs responsables recueillaient 40 % des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle ;
  • la trahison du traité de Marrakech, dans lequel l’exécutif engage la France sans même consulter la représentation nationale.

Cette révolte se nourrit de l’impasse dans laquelle les élites technocratiques et économiques de l’Union européenne ont enfermé la politique budgétaire et industrielle de nos vieux pays européens : les biens courants sont importés, les emplois sortent (et les jeunes diplômés aussi), les immigrants affluent et les déficits nationaux et sociaux s’accumulent. Mais ces prétendues « élites » – qui savent pour le peuple ce qui est bon pour lui – ne comprennent pas le sentiment d’abandon de la France périphérique et ne sont pas prêtes à changer quoi que ce soit à leur politique.

Quel chance de déboucher sur un redressement de la situation, ce mouvement de révolte a-t-il ? Fort peu ; il faudrait d’abord qu’il trouve un relais politique… Alors les « gilets jaunes » sont-ils prêts à remettre en cause le système, qui n’a de démocratique que le nom ? Il semble que non. Pourtant, le Président de la République, totalement engagé dans la définition de la politique du gouvernement, a démontré qu’il n’était pas l’arbitre capable d’écouter son peuple (non seulement Emmanuel Macron, mais la fonction elle-même n’est plus en mesure d’assurer ce rôle).

Un roi, au contraire, serait en mesure de jouer ce rôle d’arbitre et d’écouter aussi bien son peuple que les élites et le gouvernement. Les élections européennes seront l’occasion de l’expliquer à nouveau. Soyez candidat sur notre liste pour nous permettre de le faire. Cela ne nécessite pas de faire une campagne active ; chacun fera selon ses disponibilités et sa capacité.

Cyrille henrys