Les lanceurs d’alerte

Editorial du 10/5/2021

Chamfort écrivait : « en France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin ». On en a eu la preuve en avril dernier quand des généraux, pour la plupart en retraite mais soutenus par des militaires d’active, ont publié une lettre dans laquelle ils mettent en garde contre le délitement qui menace notre pays, contre les risques d’explosion et de guerre civile. La réaction de nos dirigeants ne s’est pas fait attendre. Non pour prendre en compte les avertissements des généraux mais pour condamner, déformer, parler de putsch et sanctionner. On aimerait autant de fermeté et de diligence face aux criminels…

D’autres ont déjà alerté. Dans son livre La France orange mécanique, Laurent Obertone, à l’aide de faits divers parus dans la presse régionale, dresse un tableau effrayant de la criminalité et des crimes en France. Dans son roman Guérilla, il évoque l’hypothèse d’un effondrement de l’État en quelques jours après un soulèvement des banlieues. Il ne s’agit plus de science-fiction mais bien d’une réalité possible et prochaine. Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Attentats de 2015, attentat à Nice, prêtre égorgé, enseignant décapité, fonctionnaire assassinée… Et chaque fois les mêmes discours, les mêmes larmes, le même rappel des « valeurs de la République », les médailles à titre posthume, les hommages nationaux. Personnellement, si j’étais victime d’un attentat, je refuserais qu’un ministre vienne s’incliner sur mon cercueil et prononcer un discours alors qu’il a soutenu la politique qui nous a conduit là où nous sommes.

Combien de temps va-t-on supporter tout cela ? Pour la pandémie, on nous a dit qu’il fallait vivre avec le virus ; faut-il vivre avec le terrorisme et la criminalité ? Faut-il considérer comme normal que les voitures brûlent, que les pompiers soient agressés, les commissariats attaqués avec des tirs de mortier, que les trafics s’étendent ? Ce ne sont pas les gens qui n’ont ni pu, ni su, ni voulu faire le nécessaire, qui changeront les choses demain. Il faut changer de paradigme. Le Roi, figure paternelle et bienveillante, apportera l’autorité nécessaire au redressement. Il doit pouvoir compter sur toutes les bonnes volontés. Il y a urgence. Il est temps de clamer haut et fort que, maintenant, ça suffit ! Nous voulons rétablir l’ordre, condition première des libertés, la sécurité et assurer un avenir à la France.

Régis Arnaud