L’Etat, c’est lui

La grande pagaille dans les transports français lors des migrations en périodes de congés, est plus un rituel qu’une exception, souvent en raison de conflits sociaux, et parfois pour des causes techniques.

Montparnasse et ses 55 000 victimes, c’est Inconcevable, inacceptable. Les qualificatifs ne manquent pas, et leur poids est d’autant plus fort, qu’ils sont prononcés par ceux qui manipulent les leviers du  service public. En tapant du poing sur la table et en exigeant des rapports, il semble que l’état actionnaire cherche les responsables ; à se demander qui est le patron,  si l’Etat c’est lui, et qui prend des décisions politiques au mépris de celles qui assainiraient le fonctionnement de la société nationale .

L’entreprise ferroviaire cogérée par l’Etat et son syndicat historique, impose à son patron assujetti, de faire en permanence le grand écart pour limiter  les déficits sans fâcher ses salariés. La dette dépasse chaque année un peu plus le chiffre d’affaire, malgré les 30 milliards d’apport du contribuable,  sans compter le pillage des caisses de retraite du privé. Ce mammouth tricéphale qui compte de quoi remplir deux wagons d’administrateurs en première classe TGV, continue à s’enfoncer dans le déclin en se confortant dans sa faillite. Côté social, les grèves récurrentes nous rappellent qu’en terme de management, il reste encore beaucoup de travail. Quant au client, ou plutôt l‘usager pour le ramener au rang qui lui est assigné, il oubliera toutes les déconvenues qui jalonnent ses transports, conscient qu’il ne trouvera pas mieux à la concurrence.

Gérer le transport au quotidien de ses administrés, ne doit pas être le centre des préoccupations régaliennes. Ce qui est du devoir de notre gouvernement, c’est de créer les conditions pour que l’entreprise ferroviaire cherche à satisfaire ses clients plus que ses serviteurs, maitrise son budget, prennent des décisions techniques plus que politiques, et des dispositions ad hoc pour corriger ses dysfonctionnements, comme si elle voulait faire mieux que ses concurrents ; une entreprise normale en quelque sorte. Les solutions mises en œuvre avec succès chez nos voisins, nous laisse un peu d’espoir.

Les rapports circonstanciés, les grandes déclarations, excuses et mea culpa, ne feront que canaliser  l’énergie de l’immobilisme, si au-delà, il n’y a pas volonté et courage politiques pour transformer l’entreprise en une société à irresponsabilité limitée.

Positivons – La France a entamé sa mue il y a 2 mois, et les entreprises publiques devraient s’engager dans le changement.