L’utopie écologiste

pollutionDès juillet 2016, selon un plan voté par le Conseil de Paris, les propriétaires de voitures datant d’avant 1997 et les deux-roues d’avant 2000 devront changer de véhicule. Cette mesure restrictive soit disant “antipollution” n’est que l’arbre qui cache la forêt.

En effet, selon le diktat du Maire de Paris Anne Hidalgo, l’accès de la capitale leur sera interdit sauf en fin de semaine ou le soir après 20 heures (pour les moins polluants), tout ceci “afin de limiter la pollution de l’air dans la capitale”. Le mairie de Paris vous octroiera généreusement la somme de 400 euros pour la conversion vers un véhicule dit “propre”, et vous encourage dès à présent à utiliser les transports en commun, les Vélib’ et Autolib’. Fi des classes défavorisées qui ne pourront changer leur voiture, Outrepassons les problématiques des professionnels (poids lourds, cars, taxis, artisans), et ne pensons surtout pas au confort individuel trop égoïste ni à la nécessité!
La pollution en tout genre est effectivement un souci majeur qui doit concerner chacun de nous. Mais là où le bât blesse, c’est lorsque l’on cherche à comprendre les réelles motivations de l’élue socialiste, sous couvert de bien-être partagé.
Réduire la limitation de vitesse, dans la capitale, à 30 km/h sauf sur les grands axes va dans le sens du désir de purification de l’air. Mais au delà… Les réseaux sociaux s’affolent lorsque l’on évoque le projet d’Anne Hidalgo de supprimer, à terme, la voiture individuelle. Il suffit d’entendre les propos de Christophe Najdovski, adjoint au maire de Paris (EELV), pour s’en convaincre, lui qui pense que “la voiture individuelle dans Paris n’a pas de raison d’être”, et qui souhaite dores et déjà réduire le nombre de places de stationnement ainsi que limiter la vitesse sur le périphérique à 50 km/h. Le Maire de Paris, quant à elle, compte bien rendre les voies sur berge piétonnes. Et la surenchère continue ! Sous la douce appellation de “Réinventons Paris”, voici maintenant que Madame Hidalgo compte déconstruire les arrondissements, “fusionner la commune et le département de Paris en une seule collectivité, repenser les arrondissements et reconquérir la quasi-totalité des pouvoirs du préfet de police dans la ville ». Après les régions, voici un nouvel acte de détricotage des strates historiques qui ont fait notre pays, et que l’on souhaite gommer des mémoires et des coeurs.
Il faut dépasser le stade de l’interdiction des véhicules anciens (mesure qui devrait rapidement s’étendre à toutes les grandes villes de France) pour se poser la question de savoir si cette série de mesure ne relève pas de l’utopie socialiste la plus pure, celle d’une France égalitariste, le doigt sur la couture du pantalon, l’échine pliée devant la figure du nouveau Prométhée, irréprochable, éco-responsable, indifférencié, et surtout bon électeur ; et comme le temps est compté, tout cela amené à vitesse grand V. 
Demande t’on l’avis des français avant de les embrigader? Suis-je le seul à aimer voir le temps qui passe à son rythme? J’aimerais rappeler à nos “chers” élus qu’au Moyen-Âge, on construisait des cathédrales, et qu’un tel chantier durait 150 ans; ce qui veut dire que ceux qui furent à l’origine du projet n’en ont jamais vu la fin, et que ceux qui l’ont terminé n’ont rien su de sa genèse. Les élus républicains qui veulent absolument marquer l’histoire de leur empreinte devraient ainsi faire preuve d’humilité et envisager les choses au delà de leur piètre échelle temporelle, en s’inscrivant dans une tradition dont la substance aurait la caution de la longévité: une problématique qui ne se serait jamais posée à un Souverain.

Dominique LELYS