MACRON, LE VILAIN PETIT CANARD?

La déclaration d’Emmanuel Macron le 8 juillet dernier au magazine le 1, n’en finit pas de nous interroger

Il ne faut pas se leurrer, chers amis, les paroles du jeune ministre, empreints de sincérité et de nostalgie assumée, ont eu l’effet d’un petit pétard secouant à grand peine le ronronnement politique de notre pays. La question est de se demander pourquoi.

Les commentaires, indignés ou condescendants, et venus de toutes parts, en disent long: ils m’ont personnellement fait l’effet d’une maman excusant son fiston venant de dire une insanité à la table familiale.
“Et ici, il a en partie raison, et là, c’est complètement faux”, peut-on lire à droite comme à gauche…
Ce sont ces réactions qu’il faut considérer, tant les propos d’Emmanuel Macron nous semblent tomber sous le sens: la république et ses représentants se dressent contre toute tentative de délégitimisation de ses acquis, à fortiori lorsque cela vient de l’intérieur.
Pour s’en convaincre, il suffit de lire le commentaire donné par le professeur de droit constitutionnel à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, Dominique Rousseau aux journalistes des Inrockuptibles:
“Il y a (dans les propos du Ministre) des choses correctes et d’autres qui sont de l’ordre de l’amusement (…) Il y a en effet un absent du processus démocratique, mais ce n’est pas le Roi, c’est le peuple ”…
L’historien Olivier Dard, également interrogé par ce journal, est également circonspect sur la référence au Roi, à croire que les Inrockuptibles ont bien sélectionné leurs intervenants!
De plus, nombre de réseaux sociaux, sans doute bien orchestrés, relaient l’idée que les Français, conscients de leur malaise, n’ont tout de même pas la nostalgie d’un Roi…

Que retenir de ces commentaires?
Tout simplement que les Français s’interrogent sur leur avenir, questionnent parfois leur histoire, mais n’arrivent pas à combler le fossé si bien entretenu qui leur permettrait de se réconcilier avec eux-mêmes. Bien entendu, les républicains ne feront rien pour faciliter ces retrouvailles avec les racines de la France, de peur que la vacuité qui nourrit nos hommes politiques n’éclate au grand jour. D’où la volonté de minimiser les propos d’Emmanuel Macron (électron “presque” libre d’une bien-pensance univoque) qui, selon eux, n’a pas envoyé un pavé dans la mare, mais à peine un petit galet.

Quant au ministre, il ne reste qu’à souhaiter que cet honnête homme (au sens que ce terme avait au XVIIIème siècle) vive désormais en conformité avec sa pensée, au lieu de contribuer un peu plus chaque jour, au sein du gouvernement de cette république, à abîmer notre pays, tant économiquement que moralement.



Dominique LELYS