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Je ne fêterai pas votre révolution.On ne célèbre pas le vol, le viol, le crime.Mais je prendrai le deuil de vos pauvres victimes.
Elles seules ont droit à ma vénération.
Je ne fêterai pas l’espérance trahieDu peuple demandant l’arbitrage royalJusqu’alors rendu juste, équitable et loyalMais au nom d’une foi par votre orgueil haïe.
Je ne célèbrerai pas votre intolérance.Ni vos sacrilèges, ni vos profanations.Ni les grands mots ronflants de vos proclamationsPrônant la liberté dont vous priviez la France.
Je ne fêterai pas l’infâme CordelierFaisant assassiner, par sa triste colonne,En l’Eglise du Luc, près de six cents personnesDont cent cinquante enfants réunis pour prier.
On ne pardonne pas les Oradours-sur-GlaneEt vous seriez fondés d’en tarer les nationaux-socialistesSi vous n’aviez, chez nous, fait pire aussiVous êtes précurseurs, Messieurs, et non profanes.
Quand vous jetiez aux fours, par vous chauffés à blanc,Les mères, les enfants, les vieillards, les mystiques,Vous disiez faire le pain de la République…Mais Amey, mieux qu’Hitler, les y jetait vivants !
Car c’est bien cet Amey, de sinistre mémoire,L’un de vos généraux prétendu glorieux,Qui fut l’instigateur de ce supplice odieux…Vous avez, aussi vous, eu vos fours crématoires.
Et Turreau trouvait tant de plaisir à ces jeuxQu’il faisait ajouter, quand manquaient les dévotes,Et malgré tous leurs cris, les femmes patriotes…Votre fraternité les unissait au feu.
Je ne fêterai pas vos tanneries humainesdont votre chirurgien, Pecquel fut l’écorcheurNi son ami Langlois, de MEUDON, le TanneurNi votre grand saint just disant qu’en ce domaine« peau d’homme vaut bien mieux que celle du Chamois»Que celle de la femme plus souple et plus fine…»
Vous étiez sans culottes, alors ça se devinevous vous en fîtes faire en peau de villageois
Aujourd’hui, nous pouvons vous juger à vos faits.Votre révolution a incendié notre terre.Elle a porté, partout, la misère et la guerre, quand le mondeà jamais plus désiré la paix….
Je ne veux pas fêter votre révolutionOn ne célèbre pas le vol, le viol, le crime.Je porterai le deuil de toutes ses victimes.Elle seules ont droit à ma vénération.Pierre d’Angles