Que faut-il espérer du mouvement des « Gilets jaunes » ?

Chers Amis,

De nombreux Français se mobilisent aujourd’hui face au matraquage fiscal qui fragilise les plus faibles d’entre nous. Cela démontre que le système républicain est une impasse. Cela démontre que ce système est fondé sur la corruption généralisée, l’idéologie de bon aloi, la mainmise d’une oligarchie sur nos institutions, le dévoiement de l’information, etc.

Il faut noter que les partis politiques n’ont pas de réelles solutions pour sortir de cette impasse. La raison est la quasi-absence de réflexion sur les causes de la crise économique permanente, de la pression fiscale (qui découle du chômage et des déficits) et surtout sur les moyens à mettre en œuvre.

Face à cette situation, je vous invite cependant à garder votre calme et surtout votre lucidité. Un changement politique conduit à partir de mouvements de foule spontanés ne peut être qu’un échec ! En effet, il est facile pour le pouvoir politique de déstabiliser le mouvement des gilets jaunes en jouant sur la lassitude, l’instinct grégaire des manifestants qui, en cas de violence de la part des forces de l’ordre, peuvent prendre peur, se décourager, et surtout se diviser sur les buts à atteindre.

Le mouvement des gilets jaunes révèle l’état de délabrement de notre pays, mais malheureusement ne propose pas de solutions crédibles à moyen et long terme pour redresser les finances publiques. Les solutions sont structurelles et non conjoncturelles. C’est aujourd’hui le poids de l’État qui est la cause première de la dérive fiscaliste. D’autre part, l’absence d’autorité au sommet de l’État et surtout la dépendance de nos gouvernants vis-à-vis des instances mondialistes participent également à cette dérive des dépenses, qui n’est compensée que par l’impôt et les taxes. Il y aurait place ici pour un article complet sur cette question.

Le mouvement des gilets jaunes est un mouvement de grogne. L’inorganisation affichée rend sympathique le mouvement d’autant qu’une très grande majorité de Français partage ce ras-le-bol fiscal. Mais cette inorganisation est une faiblesse majeure et constitue une erreur tactique. Un gouvernement n’a rien à craindre d’un mouvement spontané de la foule. Ses forces de l’ordre sont formées pour affronter de telles situations.

Nous autres, royalistes, devons être prudents et attentifs à l’évolution de la situation. Prudents, car l’image de la Royauté a fâcheusement souffert du poids excessif des impôts, poids largement exagéré par nos manuels d’histoire. Mais le résultat est là ! Il y a une réelle défiance vis-à-vis de la royauté du fait de cette question.

Il faut donc être adroit et agir de manière réfléchie.

La conquête du pouvoir ne peut être accomplie que par une force organisée, disciplinée, peu nombreuse mais résolue quant aux buts à atteindre. Cela demande également la volonté d’engager un combat des idées sans ménagement, sans concession et sans souci des coups. C’est le travail d’une élite que de travailler à la conquête du pouvoir culturel d’abord, puis du pouvoir médiatique et enfin du pouvoir politique. Nous autres, membres de l’Alliance royale, pouvons devenir cette force de reconquête des institutions au service de notre pays. La conquête du pouvoir ne s’improvise pas.

Par contre, un événement aléatoire peut devenir l’occasion à saisir pour cette reconquête.

Philippe Lassalle, Délégué du Rhône