Statut de la fonction publique

La France ne joue pas forcément son avenir sur le statut de la conjointe du président. Ce n’est pas non plus cette proposition de campagne, que plus de vingt millions d’électeurs ont plébiscité. Pendant plusieurs siècles, hors régence, le « statut » de la reine était d’être l’épouse du roi, et cela ne l’empêchait pas d’avoir une influence sur les évènements du royaume ; le pays a fonctionné, et même mieux que ses voisins, sous la monarchie il s’entend. Il peut en être de même pour les conjoints des présidents. L’intérêt de créer des problèmes là où ils n’existent pas encore, n’a d’autre conséquence que de faire oublier qu’il y a une réalité et de vraies priorités.

Réunir trois cent mille signatures contre un statut de la « première dame de France », alors que trente-sept millions d’électeurs se sont prononcés au deuxième tour des présidentielles, ne s’inscrira pas au livre des records. Mais cela suffit à traumatiser l’Elysée, qui préfère opter pour ce qu’il est convenu d’ appeler pudiquement le « rôle public ». Cette grande avancée dans le recul politique pourrait nous laisser indifférent, si l’on considère que la réponse n’est qu’une parenthèse inutile dans une vaine polémique.

Ce pas de danseuse du président, peut s’interpréter aussi comme la volonté de satisfaire une minorité, au mépris des engagements pris auprès de la majorité qui l’a porté à la fonction suprême. Des décennies de pleutrerie, pour ne pas se limiter uniquement à la mandature précédente, ont stigmatisé nos esprits, et l’idée d’une continuité sans changement, détruirait tous nos espoirs de redressement de notre pays.

Philippe Nourrisson