Trouver la voie de la paix en Syrie

Les forces armées des États-Unis ont bombardé une base militaire syrienne dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 avril, en représailles contre l’utilisation de gaz de combats contre des populations civiles par les troupes du gouvernement.

L’Alliance royale invite l’opinion française à la prudence, considérant que toute la lumière n’est pas faite, à ce jour, sur la présence ou l’absence de groupes rebelles dans la population attaquée, et sur l’origine exacte des gaz de combats. Malgré de fortes présomptions, il n’est pas certain, en effet, que la décision de ce bombardement au gaz ait été prise par le chef de l’Etat syrien. En attendant que des experts internationaux intègres et indépendants des partis en présence aient déterminé les responsabilités dans cette violation des conventions internationales sur le droit de la guerre, il est important de promouvoir la paix et non les représailles militaires.

Par ailleurs, l’Alliance royale considère que l’attaque menée par les Etats-Unis est un manquement grave à la vertu de prudence, indispensable dans la bonne conduite des affaires étrangères. Ce bombardement, en effet, est une violation, sans déclaration de guerre, de l’espace d’un Etat souverain, et ce sans aucun mandat international. Dans ce contexte, nous déplorons les déclarations bellicistes du président Hollande et de la chancelière Merkel.

Dans l’immédiat, la France doit agir comme puissance médiatrice pour rétablir les chemins de la paix dans la région. Notre Etat bénéficie d’une présence historique en Israël et dans les territoires palestiniens grâce à son rôle de protectrice des lieux saints. Ce rôle fut renforcé depuis la fin du XIXe siècle en tant que protectrice des chrétiens maronites et puissance occupante au Liban et en Syrie de 1920 à 1945. Les réseaux de la francophonie sont, en Israël, au Liban et en Syrie, un atout supplémentaire et très actuel.

La mission de la France, dans l’immédiat, est de maintenir ses contacts diplomatiques avec les groupes rebelles et de rétablir une ambassade auprès de Damas, afin d’ouvrir des discussions entre les partis. En outre, toute livraison de matériel militaire aux groupes rebelles doit cesser de notre part, ainsi que l’intervention de nos forces spéciales. Notre soutien militaire et financier doit être limité aux groupes d’auto-défense et à la lutte contre l’Etat islamique au Levant.

Aucune hypothèse ne doit être écartée dans l’avenir, ni le maintien au pouvoir de Bachar el Assad, ni la partition de la Syrie, ni un changement de régime. Seul compte le souci du bien des peuples et de la pacification durable, sans idéologie.

L’Alliance royale appelle de ses voeux l’ouverture de ce chemin de bon sens en vue de la pacification régionale, loin des appétits des États qui, alentour, espèrent établir en Orient leur influence militaire et économique au détriment des peuples.