VIE AGRICOLE

 

 

Cette dernière semaine du mois d’août sonne le début des travaux des sept ateliers mis en place dans le cadre des États généraux de l’alimentation, pour conduire une réflexion sur la création de la valeur et sa juste répartition, sachant que 6% de l’achat alimentaire par le consommateur rémunèrent l’agriculteur.
La récente crise des œufs contaminés sera vraisemblablement au cœur des discussions, pour rappeler l’urgence d’assainir ce grande secteur de l’économie et de l’adapter aux exigences sanitaires et économiques.
Les attentes sont fortes pour nos agriculteurs et éleveurs qui doivent vivre sainement de leur travail et non des subventions, pour les industriels et distributeurs tenus de dégager des marges sur leurs activités, et des consommateurs de plus en plus sensibles à la qualité de leur alimentation.
Rendons à notre nouvelle présidence le mérite de cette heureuse initiative. Son rôle, multiple, consiste en priorité à calmer des débats entre les différentes parties, sans pointer du doigt celles qui sont responsables de la situation actuelle, car toutes le sont. Il ne s’agit pas non plus d’opposer une solution à une autre lorsque toutes peuvent coexister en complémentarité. C’est donc bien le fonctionnement global du système qu’il faut revoir, en sortant des querelles partisanes et improductives, pour se fixer l’objectif commun de repositionner notre pays au niveau qu’il a longtemps occupé, sans l’attentisme qui a conduit à notre déclin industriel. C’est une fonction essentielle de l’État que de fixer les orientations à long terme, d’abolir les contraintes technocratiques et alléger ces impedimenta mortifères, de canaliser les énergies pour redonner le goût de l’effort et de l’initiative.
Restons modérément optimistes, car les déceptions sont souvent aussi intenses que l’ont été les espoirs. Toutes les avancées seront autant de victoires, pour peu que l’État se limite à son rôle de médiateur et de serviteur plus qu’à celui de maître, et que certains groupes de pression, peu concernés directement par les problématiques, ne soient pas considérés bien au-delà des minorités qu’ils sont supposés représenter.

Philippe NOURRISSON