Inexorable déclin français ?

Editorial du 29/3/2021

Tout le monde s’en rend compte à l’occasion de la crise sanitaire : la France glisse inexorablement vers le déclin. Mais quand le phénomène a-t-il commencé ? Est-ce avec la Révolution française et son cortège d’exécutions, de guerres, de transformations et de remises en cause de plus de mille ans d’histoire, sans parler du meurtre du père : le régicide ? Est-ce avec la fin de l’Empire napoléonien, quand la France a cessé de dominer l’Europe ? Est-ce avec la défaite de 1871, quand l’Alsace et la Lorraine deviennent territoires prussiens ? Est-ce depuis la grande saignée de 14-18, qui laisse la France victorieuse mais durablement affaiblie ? Est-ce avec le grand traumatisme de 1940 ? Est-ce à cause des changements sociétaux de l’après-guerre ? Est-ce dû aux vagues migratoires et au défaut d’assimilation ? Est-ce à cause de la médiocrité des gens qui se succèdent au pouvoir depuis plus de quarante ans ?

Les candidats à l’élection présidentielle n’ont qu’un programme, le plus souvent chiffré, jamais de projets. Ce ne sont que des administrateurs ou des gestionnaires d’une entreprise qui s’appellerait « France ». Ils n’ont pas d’ambition non plus, sauf pour eux-mêmes ; ils manquent de culture et surtout d’amour des territoires, des terroirs et des peuples. Ils ne sont pas enracinés, ils ne peuvent donc que nous conduire au désastre.

Le déclin, qu’est-ce que c’est ? C’est sombrer dans la panique dès que surgit un nouveau virus. C’est ne plus avoir de moyens industriels ; c’est enchaîner les déconvenues et les retards sur l’EPR, par exemple, alors que la France sait maîtriser l’atome. Mais quel ingénieur voudra désormais travailler pour ce secteur alors que certains veulent fermer les centrales nucléaires ? Nous perdons des compétences, on le voit dans les classements scolaires internationaux… Le déclin, c’est aussi le communautarisme qui s’instaure et menace d’une partition le territoire, ou une guerre civile annoncée par certains. Le déclin, c’est une démocratie qui ne fonctionne plus, avec des élus qui ne réunissent que 20 % des inscrits (parfois moins) sur leur nom ou qui s’assoit sur les résultats d’un référendum. Le déclin, c’est le mépris du peuple et de ce qu’il veut ; c’est le laisser dans l’ignorance et la médiocrité ; c’est l’infantiliser avec des slogans débiles et des règles contradictoires.

Comment s’en sortir ? Peut-on même arrêter le déclin ? Sans doute pas si nous conservons le système en place. Il faut changer et vite. Certains espèrent l’homme providentiel. Mais nous, nous le connaissons déjà : c’est le roi ! Le roi est au-dessus des partis, indépendant, sans impératif ou désir de réélection. Le roi règne avec bon sens et s’entoure du conseil des meilleurs. Le roi décide et arbitre. Le roi, c’est le principe de subsidiarité et le sens du bien commun. L’idée doit faire son chemin : pour sauver la France du déclin, c’est le roi qu’il faut… pas ceux qui ont failli, pas ceux qui ne sauront pas faire demain ce qu’ils n’ont ni pu, ni su, ni voulu faire hier.

Régis Arnaud